Suite à notre sollicitation, reçus par le service culturel de l’ambassade de Tchécoslovaquie à Paris, c’est Ľubomír Moncoľ, le diplomate détaché à la Culture qui nous invitera à séjourner en 1984 à Klenovec, ce petit village situé au sud de la Slovaquie. Nous ne savions pas que nous allions y revenir pendant dix ans et séjourner chez notre chère Helena Olga Hrušková, notre plus belle rencontre. Un jour en flânant dans le centre de Klenovec, nous croisons, notre première famille Rom. Nous sommes invités à rentrer à leur domicile, et conviés à les photographier. L’homme est violoniste au groupe folklorique local avec quatre ou cinq de ces compatriotes.
Cet échange avec la culture Rom aurait pu s’arrêter là mais c’est en revenant l’été suivant de façon autonome avec les photos que, nous prenons conscience que ce village est inondé de musiciens. Notre accueil fût chaleureux, nous étions devenus leurs passeurs de mémoires, le violoniste et sa mère étaient décédés, mais ils étaient là sur nos carrés de papiers circulant de main en main, une histoire venait de commencer !
Aujourd’hui nous voyageons dans d’autres pays d’Europe centrale mais une halte de quelques jours est nécessaire pour revoir les vrais amis, les familles de musiciens et la Slovaquie aimée.
Claude et Marie-José Carret
Les photographes
«Chaque fois qu'un garçon est né ici à Klenovec, il lui a été donné un arc et s'il l'a saisi et tiré, c'était évident qu'il serait musicien!» J'ai entendu, que c’est ainsi, que beaucoup d’histoires sur la musique tzigane à Klenovec ont commencé. On peut noter que quoi que vous donniez à un petit enfant, il le saisit et le tire, cela signifierait que tout le monde deviendrait un musicien et cela semble pourtant impossible ! Néanmoins, seule une personne qui n'a jamais visité Klenovec douterait à ce sujet.
«Nous sommes des musiciens enracinés» m'a expliqué un musicien très âgé. Les premiers Roms venus à Klenovec étaient deux familles de musiciens invitées par la lignée aristocratique locale de Kubínyi au dix-huitième siècle. Et comme avoir un bon travail n’a jamais été simple à Klenovec, c'est l'art de la musique qui assurait la subsistance des familles et qui s'est transmise fièrement de génération en génération. Bien que beaucoup de choses aient changé au cours des dernières années, par exemple, l'auditoire, le répertoire et aussi les instruments de musique. Ceux-ci ne sont d'ailleurs plus la possession exclusive des hommes, aujourd'hui, vous pouvez entendre de la bonne musique de professionnels; de musiciens du Vepor - ensemble de folklore local; et ceux qui jouent pour leur propre plaisir de la musique de tous les genres inimaginables.
L’exposition de Claude et Marie-José Carret nous ramène aux années 1980 à 1990, quand l’art musical a été joué par les pères et les grands-pères de ceux qui jouent aujourd'hui. Les photographies sont tellement vivantes que si vous les approchez vous entendrez de riches accords de musique tzigane qui sonnent à Klenovec depuis de nombreuses générations et qui sont susceptibles d'être audibles toujours.
Petr Nuska
anthropologue et ethnomusicologue
Claude & Marie-José Carret
(Les photographes)
+33 684 722 650
Facebook.com/claude.carret
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Petr Nuska
(L'organisateur)
+420 721 974 223
woreshack.cz
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Collaborateurs:
Jana Ambrózova, Mária Bálintova, Michal Čapek (JCDecaux), Samuel Horlor, Ivana Linhartová, Hana Kosová (JCDecaux) Vladimír Sendrei, Pavel Slabý (JCDecaux), Stanislava Zvarová